Aujourd’hui je vous propose de nous pencher sur un comeback que j’ai beaucoup apprécié à travers une analyse de FREAK de ZICO !
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Un album attendu !
Zico est un artiste ayant débuté avec Block B en 2011 dont il est le leader. Sa carrière solo a débuté en novembre 2014 avec Tough Cookie et depuis il enchaîne les bop (=titres à succès). Récemment avec le titre any song en 2020 qui a été viral sur les réseaux sociaux et lui a permis de beaucoup gagner en visibilité dans la communauté de la Kpop. Bien sûr, le fait qu’il fasse parti d’un groupe lui a permis dès le début d’obtenir une belle communauté pour le soutenir et le faire connaître via les fans de Block B.
De retour après son service militaire et son dernier album en 2020 « Random Box ». Zico et sa musique était très attendu. Et on ne peut omettre l’impact qu’à eu son émission récente ayant eu pour invité J-hope de BTS. Un journaliste s’est même permis de lui demander s’il profitait de la renommée de BTS. Ce à quoi, il a répondu tout simplement :
La raison pour laquelle j’ai invité J-Hope comme premier invité est parce que nous avons tous les deux été très occupés et j’ai pensé que ce serait amusant de le rencontrer en tant qu’invité de ‘5 Minutes’. Il a répondu avec beaucoup d’enthousiasme à mes questions lors de l’interview. Je ne pensais pas que notre conversation était gênante du tout
altselection.com
Nous allons nous intéresser aujourd’hui à ce MV de Freak et ce qu’il transmet comme message à travers cette mise en scène d’une fin du monde chaotique.
Représentation de la fin du monde
Le contexte de sortie de cette chanson n’est pas anodin. En effet, nous venons de sortir d’une longue période qui a été très compliqué pour toute l’humanité. Notamment dû à la pandémie de la Covid mais plus largement à ce qu’elle a engendré. Une grande partie des jeunes coréens étaient déjà angoissé et anxieux à cause de nombreux sujets alarmants comme l’état de notre planète et le réchauffement climatique. Mais aussi à l’échelle personnelle en ayant peur de ne pas atteindre cette vie idéale que l’on ne peut s’empêcher d’observer sur les réseaux sociaux. Dans le MV, Zico ajoute des images qui traduisent l’état de notre monde alarmant.
Ce constat Zico le retranscrit dans ce MV en nous proposant de faire face à l’apocalypse et aux réactions de la population. Tout débute avec une annonce au journal télévisée. Nous suivons alors Zico et ses amis qui essayent de profiter de ce dernier jour sur terre. En effet, on peut voir différentes réactions :
- Une fille continue de vloguer ou de prendre des selfie
- Un homme mange un ultime fast food
- Une fille joue du violon
Mais le sens des images devient ensuite bien plus métaphoriques et réfléchit. Comme on peut l’imaginer, il est impossible de ne pas se questionner sur nos choix de vie avant de mourir et Zico nous montrera sans aucun doute qu’au fond peut importe notre célébrité et qui nous étions, car à la fin nous serons tous égaux face à la mort.
Le rôle des couleurs
Il y a un vrai contraste entre les couleurs et lumières au début du MV et celle qui suivent après l’annonce de la fin du monde. Au début, tout est fidèle à la réalité. Je dirais qu’il y a presque un ton assez chaud dans l’appartement de Zico. L’ambiance est à la fête, ses amis sont là et ils rigolent ensemble jusqu’à ce que l’annonce ait lieu.
Nous suivons alors Zico et ses amis qui traversent les marches de l’immeuble pour se rendre au dehors. Ce moment de passage d’un lieu à l’autre est très intéressant car il se passe dans l’obscurité presque totale. Seul nos compères sont éclairés à l’aide d’un énorme halo de projecteur. On met l’accent sur eux tout en effectuant un zoom arrière très fort. Cela donne un effet presque comique et théâtral. En fait, les paroles nous amenait déjà implicitement à cette idée de storytelling. En effet, les gestes suivent les paroles. Lorsque Zico chante « People s’y « We’re all fucked », la phrase cité est dite par un de ses amis. Par la suite on semble suivre leur logique réflexive : puisqu’ils ne peuvent l’éviter, autant sortir et s’amuser.
Can’t run away
genius.com
[…]
Take over the devastated streets
Cette scène est très courte mais est nécessaire. Elle sert de pont entre les deux univers graphiques. On passe du monde « normale » au monde « freaky« (tiens ça me rappelle quelque chose) et chaotique tel que nous le représente Zico. Pour y parvenir sans trop choqué visuellement le spectateur, il était nécessaire de créer ce pont où la lumière peut être considéré comme neutre. L’image est composé presque que de noir et de blanc. Scéniquement cette scène était aussi nécessaire pour qu’il y est une logique dans le storytelling.
Un film de zombie aux couleurs contrastés
Zico met en avant le chaos du monde en choisissant des couleurs très contrastés comme le vert et le rose/violet mais aussi le bleu et le orange. A cela s’ajoute un effet presque de néons. Ces couleurs et ce travail de l’image très contrastés permet de rendre tout le décor presque faux. On a l’impression que tout est carton pâte. On suit l’idée d’une représentation théâtral ou ici d’un film de zombie en train d’être filmé. En effet, la chanson et le MV accentue sur cette idée de zombiication. La chorégraphie se rapproche des pas d’un zombie et les paroles accentue ce concept : « Take off the human costumes and shoot a zombie movie, action ».
Un MV hypnotisant
Toutes ces couleurs ont donc pour but d’exprimer et de différencier un monde d’un autre : celui de tout les jours et celui du monde chaotique de la fin du monde. Mais plus simplement, elles rendent le MV plus attirant visuellement. En tant que spectateur, il est difficile de quitter nos yeux un instant du MV tant la force des couleurs nous hypnotisent. Cela associé au storytelling, tout est fait pour nous pousser à continuer à écouter ce MV et à nous mettre presque dans la même position qu’un zombie qui ne pourrait décrocher son regard comme un insecte attiré par la lumière. Le spectateur est aliéné par l’image comme les personnages de l’histoire qui se mettent à danser ensemble sur le refrain.
Et finalement, n’est-ce pas là le rôle de l’image ? Nous aliéné au point de ne plus avoir conscience de ce qui nous entoure. Lorsque l’on regarde un film, il y a cette impression d’être happé par l’histoire, de nous retrouver plonger au dedans. Et l’on retrouve ici la même sensation. L’histoire continue et nous allons voir que notre héros Zico va être zombifié par ce même procédé !
Zico enfermé
Comme dans tout monde, quelqu’un a soif de pouvoir et il semblerait que quelqu’un ai décidé de prendre le pouvoir et de zombéiffié la population. Malheureusement pour nos compères, la chef les repères dans la foule et les fait attraper. Zico se retrouve alors obligé de suivre une sorte de séance de lavage de cerveau.
Ce moment du MV est très intéressant car il porte en germe une grande partie du sens de l’histoire et du message qu’il souhaite faire passer. En effet, une des plus importantes réactions pour survivre à la peur et l’angoisse est tout simplement de ne plus quoi savoir faire et de simplement suivre la masse. On voit que Zico à changé car on voit dans son regard une lumière verte.
Son message
Le plus important de son message est avant tout que tout ceci est de notre faute. Il s’adresse directement à son pays, la Corée du Sud en leur indiquant que cela résulte de toutes leurs décisions qu’il nomme algorithme : « Wu ehh Republic of Korea, This is the final destination of your algorithm ».
En effet, ce sont bien toutes ces décisions de privilégier la technologie plutôt que la planète qui les aurait mené à la fin du monde. Mais au delà de cela, la profonde souffrance des gens est dû à leur environnement et on ne peut rejeter la faut que sur nous-mêmes pour avoir laissé le monde nous faire évoluer dans un contexte aussi peu propice à l’épanouissement et au bonheur. Et finalement, ce n’est qu’à la fin du monde, que nous osons nous lever pour danser notre rage et nous défouler. Ce chaos libèrent nos émotions. On observera en effet comme tout est complètement parti en vrille. Certaines personnes sont en feu et on ne sait même pas qui en est responsable ?
La fin de la célébrité
Bien évidement, Zico en profite aussi pour mettre en avant que la célébrité n’a aucun sens à proprement parler car au bout du compte, nous sommes tous égaux face à la mort. A la fin, nous sommes tous humains et mortels :
“There is no main character in this situation
genius.com
Citizen 1, citizen 2, everyone is an extra”.
Dans le MV, Zico détruit en partie son individualité. En effet, au début, la caméra est presque exclusivement braquée sur lui. Au point de le suivre avec un projecteur lors de la descente de l’immeuble. Mais ensuite, il se fond dans la masse. Cela est d’autant plus visible lors de la chorégraphie où s’il n’était pas placée au milieu, il serait impossible de le différencier d’un autre. Si on le suit en effet, dû au storytelling, il faut tout de même noter que le travail de la caméra et de la lumière joue sur cette impression de passer d’une célébrité à un personnage comme un autre. Au final, nous aurions aussi bien pu nous intéresser à n’importe lequel des individus présents dans ce chaos. L’histoire aurait été à peu près la même.
Profiter de notre vie
Il s’agit aussi dans ce MV de montrer qu’il faut accepter notre destin. Et profiter du temps qu’il nous reste : « Collaborating strangers for a guerilla warfare, yeah – No matter, enjoy, we’re the freaks ». Une chanson à avant tout pour but de nous faire danser et Zico réussit sur ce point sans aucun doute. Le rythme est entraînant et la chorégraphie nous donne envie de la reproduire. Après tout, peut importe ce qui nous arrive, peu importe à quel point le monde peut être en pleine décadence. Il faudra continuer de vivre et de nous amuser. Malgré la fin du monde, nos personnages profitent de ces derniers instants ensemble.
A la fin, il ne reste plus personne. Seulement lui. On ne sait pas vraiment si tout ce qu’il s’est produit n’était qu’une imagination de son esprit? Ou si seul lui reste encore vivant après ce chaos. Et la question est peut-être aussi là ? Que ressentiriez-vous si vous vous retrouviez seul ? Ne regretteriez-vous pas de ne pas en avoir assez profité ?
Conclusion
Nous avons vu ensemble que Zico avec ce nouveau comeback, met en avant de nombreux messages sous couverts d’une chanson entraînante et d’un storytelling hypnotisant. Les couleurs sont attrayantes et les contrastes attirent notre regard pour nous porter jusqu’à la fin du MV. Si cette chanson à bien pur but de nous faire danser, les paroles et le MV nous amènent à nous poser de nombreuses questions.
J’espère que cette analyse vous a plu et je vous retrouve la semaine prochaine !
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