On se retrouve ensemble pour découvrir plus amplement le comeback solo et premier mini album de Moonbyul, membre de Mamamoo. Et ce à travers une analyse de la title track « Lunatic » de Moonbyul !
Nous allons voir comment la chorégraphie, les paroles et le MV ont étés travaillés autour d’un concept qui fait suite aux précédentes oeuvres de l’artiste.
Contents
Introduction
La chanson exprime comment les sentiments qui ont commencé avec un pourcentage de 50/50 commence à s’effondrer. Moonbyul va montrer cette période où la relation devient ennuyeuse et où les deux amoureux sont en train de faire face à l’évanouissement de leur amour.
La chorégraphe qui a travaillé sur la chanson « Lunatic » s’est aussi exprimé sur son travail. Elle dit avoir essayé de son mieux pour exprimer ce sentiment dramatique lorsque l’on passe d’une relation où tout va encore bien à ce moment où les choses s’effondrent.
Avec un sujet aussi délicat et triste, nous avions de quoi nous attendre à une ballade ou une instrumentale plutôt nostalgique. Au contraire, Moonbyul nous propose ici une chanson amusante avec une vibe funky de manière mignonne. Le morceau suit un rythme de Kpop typiquement moderne, avec du Synthé et des Basses. C’est une formule efficace mais qui demande quelque chose, une touche pour sortir du lot. Ce caractère personnel et unique nous est offert grâce à la performance de Moonbyul et au travail incroyable de Aiki.

Rappelons que Aiki est une danseuse agguérie faisant partie de HOOK au sein de Street Woman Fighter. D’ailleurs, ce sont des membres du crew de danse qui apparaissent dans le MV. Aiki a par exemple travaillé sur la chorégraphie de la chanson « Don’t touch me » des Refund Sisters ou encore « Jay Park » (Feat. CHANGMO) de 퀸 와사비 dans lequel elle apparait en tant que danseuse.
La chanson « Lunatic » et son MV s’inscrivent dans une suite logique des autres chansons de l’artiste. En effet, depuis ces débuts Moonbyul nous parle d’amour même lorsqu’il s’agissait d’amour propre avec son premier titre « SELFISH » en collaboration avec Seulgi.
Avec ces titres « G999 » et « Shutdown« , Moonbyul mettait en avant le sentiment d’amour à son paroxysme. Avec l’album 6equence, l’artiste nous dépeint la fin éventuelle d’une relation amoureuse. Bien que cela ait pu commencer avec passion, au fil du temps, « l’étincelle » s’éteint, laissant derrière elle une relation creuse et sans enthousiasme, qui semble plus unilatérale que mututelle.
Par ailleurs, l’artiste continue d’explorer les genres musicaux. Le titre « Lunatic » contraste avec le single dance-pop et groovy de « G999 » et les rythmes rêveurs et R&B de « Shutdown ». Ce nouveau titre nous offre donc un aperçu de la polyvalence et de la maîtrise de Moonbyul, rappelant à son public, ses diverses capacités en tant qu’artiste.
Nous allons donc voir ensemble les différents éléments qui sont travaillés dans ce MV et mit en avant !
Un personnage rendu fou par l’amour
La folie est représentée à bien des égards dans le MV. Ce qui est logique vu le sens littéral du titre de la chanson : « Lunatic ». Le clip semble alors nous raconter l’histoire d’un maniaque s’échappant de l’aile psychiatrique d’un hôpital.
De nombreux éléments viennent appuyer cette idée déjà par les paroles qui montre à quel point le personnage voit ses sentiments retournés sans dessus-dessous jusqu’à le rendre fou : « I’m messed up deep inside and I’m goin’ crazy ». Mais l’idée de « bordel » (=mess) était déjà présente dans une partie des chansons de Moonbyul. En voici deux exemples :
- I blush so much It’s a mess, a mess (G999)
- It’s fine even if you mess me up (Shutdown)
Un travail des lieux
Cette représentation de la folie s’exprime aussi par des lieux qui ont du sens. On retrouve par exemple la salle d’examen où l’on voit des IRM de cerveaux. On a ici l’idée que l’on analyse pour chercher le problème du patient (ce pourquoi elle est « lunatic » ou folle).

Les lits d’hôpitaux mais aussi le fauteuil roulant ou encore les tenues blanches ou à carreaux sont autant d’éléments qui ramène au milieu médical. Les tenues rappelle sans aucun doute les tenues réglementaires de ces lieux d’hôpital ou ici d’internements.


La colorimétrie du MV est très intéressante car nous passons de scène assez chaleureuse et presque chimérique à des scènes plus froides et réalistes teintés de bleus. Pour autant, la profondeur de champ est toujours présente pour créer une sensation de solitude au sein d’un environnement certes remplies de gens mais vidés de sens.
Je trouve cette scène à droite particulièrement intéressante car bien que nos personnages soit à porté de vue, ils semblent si loin de nous dû à ce couloir étroit et au positionnement de la caméra. Le couloir nous invite indéniablement à regarder au centre de l’image mais les personnes nous semblent inaccessibles. C’est en effet le sentiment que l’on ressent ici et que les visiteurs de personnes internés dans la vrai vie doivent ressentir. Il s’agit donc d’une retranscription bien réaliste.
Création d’une personne folle

Lorsque l’on parle de folie, les gens ont tendance à penser au Joker. C’est une référence de la pop culture que l’on ne peut mettre de côté. Ici aussi, Moonbyul va travailler le maquillage de manière prononcée pour mettre en avant ce côté maladif et « monstrueux » de cette folie ou plutôt maladie de l’amour.
Nous noterons aussi le choix de s’être teint les cheveux en roux lorsque l’on sait que cette couleur a longtemps été associé de manière très négative au diable. Les femmes qui arboraient cette couleur au Moyen Age pouvait être considérée comme des sorcières maléfiques ou des folles. Un choix donc encore une fois pas hasardeux.
Cette idée est cependant à nuancer car je ne suis pas certaine que les coréens est connaissance de cette partie de notre histoire européenne. Mais peut-être cela a-t-il aussi eu lieu dans la leur ?
Lunatic jusqu’aux extrêmes !


C’est bien cet amour qui la rendue folle. Si au départ notre héroïne met tout en oeuvre pour ressusciter cet amour comme simuler son accident. Elle finit par perdre la raison et tout contrôle d’elle même comme indiqué par les paroles « Control is something I can’t give », jusqu’à finir en unité psychiatrique. L’amour l’a poussé à prendre des mesures extrêmes.


Elle fera ensuite tout pour quitter cette unité. Nous la voyons courir poursuivie par le personnel médical, puis sauter par une fenêtre pour attraper une plume. Cette scène se fait suivre par ce réveil dans un lit d’hôpital avec cette nouvelle tenue à carreaux. Changement inattendu qui peut laisser penser que cette course n’était qu’un rêve. En effet, la plume revêt un sens symbolique, celui du rêve. Dans les attrapes rêves, les plumes permettent aux beaux rêves de glisser le long des plumes suspendues jusqu’au dormeur.


Que ce début de MV soit un rêve ou que ce qui s’en suit le soit, l’interprétation reste libre au spectateur. Quand à moi, je ne peux que vous recommander de voir le MV par vous-même et en faire votre propre interprétation !
La lunatic isolée et surveillée


Cependant, il apparait que le thème de la folie va de pair avec celui de l’isolement et de la surveillance. On retrouve ce plan dans lequel Moonbyul semble enfermé dans une pièce blanche dans laquelle elle aurait projeté mentalement toutes ces pensées sous une forme bordélique à l’image de son esprit. Mais il y a aussi ces plans intéressants de Moonbyul qui est filmé en train de « remplir » des papiers.


Notre personnage veut s’échapper tant d’un côté réaliste en quittant cette pièce d’isoloir pour folle, que métaphoriquement dans la chanson. Elle veut s’éloigner et quitter cet amour qui est en train de s’éteindre mais elle n’est pas sûr de son choix. Au début, elle détruit les pensées qui l’entoure comme si elle effaçait ses problèmes mais finalement ce qui se trouve derrière est « lunatic ».

Ce qui veut dire qu’elle est en train de changer d’avis. Les couleurs rouges et roses sont généralement symbole d’amour. Indiquant que c’est bien le sentiment d’amour qui lui fait tourner la tête. Les paroles écrites sur les murs sont évocantes « It’s your charm destroy which makes you more attractive. A am a mess – You can’t be the reason for sure. Still I can’t control myself ». “Please don’t hate…” “I can’t see”. Et sur sa veste “love” “up down” .

Le personnage de notre histoire est aussi nettement surveillée. Si nous n’avons accès qu’à une seule « caméra« , il semble qu’il y en ait plus ! Car sinon à quoi bon indiqué « Cam 1 » ? Ces plans semblent avoir lieu après le prétendu « accident » de Moonbyul. Ici, je suppose que notre personnage doit se confronter à un test pour découvrir son état mental.

D’où la présence de papiers qu’elle n’hésitera pas à jeter en l’air. C’est cette désinvolture, ces hauts et ses bas émotifs qui la feront jugées folles et l’enverront en asile psychiatrique.
Mais finalement, comment nous est représentée cette « folie » de l’amour ? Y a-t-il des éléments qui ramène à l’idée de maladie amoureuse ?
Une quête maladive pour se reconstruire à 100%

Ce qui est mit en scène, ne l’oublions pas est une personne qui finit par dérailler à cause de l’amour. Et c’est de cet amour qu’elle tentera de fuir par tout les moyens.
Quand l’inconscient s’en mêle


Le début du MV est une sorte d’anticipation comme on peut le retrouver en littérature (Nous avions déjà vu ensemble ce procédé cinématographique dans notre analyse de « Maniac » de Max Changmin). Et c’est cette vision de son avenir qui la réveille en sursaut.

Le fait que Moonbyul regarde droit dans l’objectif est intéressant car cela place le spectateur comme acteur de la situation. C’est comme si pendant quelques secondes, nous étions Moonbyul qui rêve. Nous sommes témoins mais aussi complice en tant que spectateur. Et donc acteur d’une certaine manière.
Mais cette image du début, vient aussi nous indiquer que cette quête ou plutôt reconquête de soi entière et complète, n’est pas quelque chose que nous sommes seules à accomplir. D’autres personnes comme nous vivent ce sentiment. c’est ce qui nous est montré par le fait que d’autres personnes soient en cavales avec elles en portant le même type de tenues.
Mais qu’est-ce donc que ce rêve que fait Moonbyul ? Qu’est-ce que son inconscient essaye de lui faire comprendre ?
La mise en scène d’une voix intérieure
Et bien, je pense que cette Moonbyul que l’on voit au début n’est autre que la voix intérieure du personnage qui essaye à travers le rêve de dire à Moonbyul le chemin à prendre, lui faire comprendre qu’elle doit se libérer de cet amour par tout les moyens même si elle finira par se retrouver considéré par les médias comme une « fugitive », une « tueuse en cavale ».

L’usage d’une télévision pour représenter cela est intéressant car ce qui est mit en scène dans ce MV est bel et bien une sorte de film, une séquence de vie filmé ici en « direct » comme vient l’indiquer le 6 dans le dos de son sweat. Ce 6 rappelle évidemment non seulement le titre de son album « 6equence » mais du même coup, l’image des secondes qui s’écoulent avant le début d’un film comme cela se faisait pour les films en noir et blanc.
Comment faire alors pour se libérer de cette relation nocive ou plutôt de ces sentiments encombrants ?
S’assumer pleinement
Il faut se réapprendre, oser affronter ces sentiments de manière frontale ! Et oui, car la situation devient urgente comme l’indique si bien le MV avec le beau panneau « emergency » visible sur de nombreux plans et s’intégrant parfaitement avec le concept.

Nous savons que ces émotions sont un beau bordel. Et cela nous est représentée à de nombreuses reprises comme avec les ballons qui arborent des visages. Les émojis servant à l’origine justement à exprimer des émotions.
Se libérer de ces émotions

Mais certains vont s’échapper du camion. Si au début, elle est enfermée et presque étouffée par eux, en enfilant cette veste, elle accepte et assume son côté lunatique. Elle prend le taureau par les cornes et cela commence à la soulager. Ce qui est montré par cette ouverture du camion et l’envol des ballons. Accepter ses sentiments, lui permet de s’en décharger.

Regarder frontalement la vérité
De plus, le MV se termine de manière intéressante avec Moonbyul qui va ouvrir la porte de cette petite maison et y regarder frontalement à l’intérieure. Je pense que cette maison représente cette part de son esprit où se trouvait son amour et ses souvenirs avec celui-ci. En effet, le rouge est encore ici symbole d’amour. Seulement maintenant, ce lieu est vide et obscure. Il ne reste plus rien de celui.

Au fur et à mesure du MV, Moonbyul n’est plus triste ou effrayé de son sort. Elle l’accepte et y fait face en regardant dans son esprit confus. Vers la fin du MV, elle regarde toujours fièrement la caméra en faisant des pitreries ce qui est considéré comme quelque chose que ferait un fou.



Avant l’annonce du Breaking News, Moonbyul se retourne et nous sourit, comme pour nous dire : je suis fière de ce que j’ai fait. Elle est fière d’avoir mis de l’ordre dans ses idées et d’être enfin prête à mettre fin à cet amour à sens unique.

Mais quelle aspect d’elle-même a-t-elle donc besoin d’assumer ? Y a-t-il quelque chose qui la pousse à perdre confiance en elle ?
Une personnalité changeante #lunatic
Finalement, par le biais de cet amour, notre héroïne en avait aussi perdu la raison et c’est cette irrégularité émotive qui lui faisait perdre confiance en elle autant qu’à leur amour.
En effet, on remarquera les nombreuses références à la personnalité, autant dans les paroles que dans la chorégraphie qui reprend les initiales chantée « MBTI« .
Le Myers Briggs Type Indicator (MBTI) est un test psychologique permettant de mieux connaître sa personnalité. Il a été développé par Isabel Briggs Myers et sa mère, Katherine Cook Briggs, à la suite des travaux théoriques de C. G. Jung sur les types psychologiques.
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Dans la chanson, Moonbyul admet être confuse et passer de E à I constamment. Le E faisant référence à un type de personnalité extravertie et le I à introverti. C’est assez amusant de remarquer que Moonbyul joue avec les types de personnalités car la chorégraphe Aiki et elle partage la même personnalité MBTI. Elles sont toutes deux ENFP.
Plus tard, dans la partie de rap, Moonbyul dira « Switch it up like Jekyll and Hyde ». Cette phrase fait référence aux personnages du roman « L’Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde » écrit par Robert Louis Stevenson. Moonbyul voulait montrer ces deux images. Je vous invite à découvrir par vous-même en quoi cette référence est intéressante !
En tout les cas, la phrase « Watch out you might get shot » nous invite à considérer que peut-être notre personnage est réellement une tueuse au sens stricte du terme et aurait finit par tuer l’homme de l’histoire.
Conclusion
Nous avons vu ensemble les nombreuses interrogations que soulève le MV « Lunatic » de Moonbyul. Et comment l’artiste a su capter l’attention du spectateur en mettant en scène une histoire aux multiples interprétations.
J’espère que cette analyse vous a plu et je vous attend toujours en commentaire pour avoir vos avis !
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